FESTIVAL CINÉBANLIEUE : 20 ANS À DÉFENDRE LA DIVERSITÉ À L’ÉCRAN
Depuis son lancement en 2006, le festival Cinébanlieue défend la diversité des talents, qu’ils viennent des quartiers populaires ou des territoires ultramarins. Pour la vingtième édition de l’événement, qui se tiendra du 5 au 14 novembre en Seine-Saint-Denis et à Paris, sa directrice, Aurélie Cardin, met en garde contre l’uniformisation des récits sur les banlieues.
Un anniversaire douloureux. La vingtième édition du festival Cinébanlieue, qui aura lieu du 5 au 14 novembre dans plusieurs cinémas de Seine-Saint-Denis et de Paris, correspond aussi à celui d’un triste souvenir : le 27 octobre 2005, les deux adolescents Zyed Benna et Bouna Traoré meurent électrocutés à Clichy-sous-Bois après avoir tenté d’échapper à un contrôle de police. Cet événement, qui déclenche les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, est aussi à l’origine, un an plus tard, de la création de Cinébanlieue.
Un nouveau regard sur les banlieues.
Depuis, le festival cherche à changer le regard porté sur les quartiers populaires à travers le cinéma. « Le traitement médiatique sur la banlieue a toujours été très négatif. Pour nous, c’est une nécessité de montrer d’autres images et d’apporter une réfexion sur ce terme, qui a toujours été galvaudé. Nous voulons montrer que la banlieue est un laboratoire d’idées et d’innovation”, aUrme la scénariste Aurélie Cardin, qui a fondé le festival en 2006.
Pour cette vingtième édition, dix longs métrages – dont sept avant-premières – et soixante-seize courts et moyens métrages – dont dix Xlms en compétition – seront présentés. La soirée d’ouverture se tiendra à la Cité du cinéma (Saint-Denis), où sera diffusé Furcy, né libre (Memento), le second long métrage d’Abd al Malik, en présence du réalisateur et de l’équipe du Xlm. Le parrain du festival, l’acteur Reda Kateb, présentera en avant-première L’Affaire Bojarski (Le Pacte) de Jean-Paul Salomé.
Avec plus de 6 000 spectateurs attendus, cette vingtième édition proposera également trois séances exceptionnelles de projections de documentaires en présence de Maïmouna Doucouré, Mohamed Bouhafsi et Thierry Frémaux. Le rappeur Kery James viendra parler de la série documentaire DJ Mehdi : Made in France, nommée aux Emmy Awards. Le jury, présidé par Abd al Malik, remettra les prix Cinébanlieue le 14 novembre à l’UGC Ciné Cité Paris 19. « Il y aura tous ceux qui ont gravité depuis vingt ans autour du festival, comme Sabrina Ouazani, Lyes Salem, Alice Diop, qui ont montré leur premier Qlm, qui ont grandi, fait du long métrage et rencontré des succès », raconte Aurélie Cardin.
Un contenu « uniformisé »
Présenté comme une vitrine des Xlms tournés dans les banlieues du monde entier, Cinébanlieue défend également la pluralité des regards sur les quartiers populaires. «Depuis La Haine de Mathieu Kassovitz, l’industrie s’est aperçue qu’il y avait un public pour ce type de Qlms, qui sont devenus des parts de marché. Mais cela produit des contenus très markétés et uniformisés», estime Aurélie Cardin. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de recherche ou d’innovation dans ces Qlms, ni aucune surprise ».
